Son père serait mort de honte à le voir aller, s’il ne l’était pas déjà. Un seul fils et il est incapable de se faire une place, de se faire respecter. Aucune femme ne s’intéresse à lui. Même lorsqu’il prend son arme préférée dans ses mains, elles deviennent moites et il tremble, terrorisé par cet aperçu fugace du pouvoir. Il a bien tiré une fois, ou peut-être deux, sous le coup de la colère et l’humiliation dont une fois sur…mais c’est de l’histoire ancienne.

Perdu dans ses pensées, Bill ne réalise pas qu’il disserte à haute voix comme s’il était seul au monde. Les gens à proximité lui jettent des regards intrigués, sourire en coin. Le plus ironique c’est qu’il est vraiment seul au monde. Pas de chien, pas de chat même pas un poisson rouge. Oh il a bien essayé de vivre avec un animal mais sans savoir comment, ils sont tous morts. Ça c’est ce qu’il veut bien se faire croire mais il sait…ah oui il sait très bien ce qui est arrivé à ses petites boules de poil mais choisi, consciemment ou non, de faire abstraction de certains épisodes de sa vie.

La serveuse dépose brusquement son assiette sur la table, pressée de se départir de ce fardeau trop lourd. Le contenu ressemble davantage à une œuvre abstraite qu’a un petit déj. Chaque composante empiète sur la suivante, la taille de l’assiette étant insuffisante pour contenir le tout. Bill voit très bien encore une fois le dégoût dans les yeux de la demoiselle. « Vous devriez prendre une auge, ce serait plus approprié ». Bill est certain d’avoir entendu ces paroles pourtant Mandy, c’est le nom épinglé sur son uniforme, n’a pas ouvert la bouche. Elle s’est contentée de repartir aussi vite que possible évitant ainsi de lui adresser la parole. Soudain il se dit qu’il n’a plus vraiment faim, peut-être juste pour une petite bouchée. D’une petite bouchée a l’autre il avale la totalité du contenu de son assiette sans même s’en apercevoir. C’est ça le problème avec lui. Il n’a jamais su s’arrêter. Il se souvient vaguement avoir déjà mis ses mains autour du…, c’est vague il ne sait plus trop bien quoi ou qui, et être incapable de relâcher son geste en dépit de tous les messages en ce sens que lui transmettaient les récepteurs de son cerveau. C’est la première fois ou il avait vraiment joui. Pas une vulgaire éjaculation mais une vraie jouissance de celle qui traverse le corps et le laisse dans un état de béatitude.

Bill savait très bien que c’était mal, sa mère le lui avait bien assez répété alors il avait évité de recommencer mais le démon le travaillait au corps dixit maman. Il savait que pour retrouver ce niveau de félicité, il n’y avait qu’une seule avenue possible. Il regardait justement Mandy se dandiner comme une fille de rue devant les autres clients. Il se dit à cet instant que ce serait bien oui même très bien. Il pourrait s’offrir ça comme cadeau d’anniversaire, pourquoi pas? Il avait travaillé fort toute l’année, endurée les sarcasmes de tous ces trous du c.. qui se croyaient supérieurs avec leurs muscles gonflés aux protéines et autres substances. Il en riait d’ailleurs beaucoup avec ses potes sur les réseaux sociaux. Leur slogan : Plus le biceps est fier, plus la kékette est gênée. Et ça se croyait supérieur aux autres. Des petites merdes oui.

Soudain il regarde sa montre pour s’apercevoir qu’il avait pris du retard sur ses livraisons. Il se lève après avoir lancé un billet sur la table qui couvrait largement les frais l’air de dire j’ai peut-être l’air d’un bon a rien mais je n’en suis pas un. Il ajouta pour lui-même et je vais vous le prouver.

Bill s’installa au volant de son camion et regarda a nouveau sa liste de clients pour aujourd’hui. Quelques noms connus, des réguliers a qui il livrait toutes sortes de babioles commandées sur le Net. Mais aussi des noms qu’il n’avait jamais entendus et ça, c’est ce qui le mettait le plus en rogne. M. Aouad, J. Yadav, ou D. Mahlangu, il savait que tous ces noms bizarres désignaient des étrangers, des importés comme il les appelait. Penser qu’il était à leurs services, qu’avec diligence il déposerait des colis devant leur porte le rendait malade. L’ordre des choses implique que le contraire aurait été plus juste. Encore un affront qu’il se devait de ravaler pour gagner sa vie contrairement aux parasites de la société. Justement un itinérant marche sur le trottoir, sa maison sur le dos. Décidément la bouchée est grosse à prendre ce matin. Il ne peut résister à l’envie de baisser sa fenêtre « Va donc travailler Os…de lâche ». Le soulagement que lui procure ce cri libérateur ne dure que quelques secondes. Décidément il a besoin de plus que ça pour se détendre. Il aurait pu malencontreusement l’écraser, un accident est si vite arrivé. Trop risqué, il ne veut quand même pas perdre son job.

Bill poursuit sa route en ruminant ses frustrations cumulées depuis de nombreuses années. Sa mère…tant de mépris envers lui, mais son cas est réglé et contrairement a ses attentes, le soulagement n’a été que passager. Non ce qui lui faut, c’est plus gros. Il ne souhaite pas se contenter de régler ses comptes, il veut être un héros de ceux dont tout le monde parle et qu’on traite avec déférence. Il a bien tenté de perdre du poids mais trop difficile et surtout, trop long. Il a besoin de gratitude immédiate.

En livrant ses colis tel un automate, il ne cesse d’élaborer des scénarios, tous plus fous les uns que les autres. Si les gens savaient ce qui se passe dans sa tête il ne serait pas aussi heureux de le voir se pointer à leur porte. Bill sait très bien ce qui le ronge le plus, le maudit Diner et les cafards qui s’y terrent, toujours à la même heure, pour faire les yeux doux à Mandy "Sa Mandy "et surtout, se payer la tête du gros Bill. Comment pourrait-il faire pour attirer son regard sur lui. Il termine sa ronde au garage UPS situé devant la caserne de pompier. En récupérant sa voiture, cette vieille Ford rongée par la rouille mais qui ne l’a jamais laissé tomber, une idée commence à prendre forme jusqu’à occuper toute la place dans sa tête. Oui c’est ça. Il avait trouvé finalement. Quel génie.

***

Bill entre chez lui, il est presque 18 :30. Il stationne dans la cour devant la maisonnette défraîchie qui lui sert de logis comme d’habitude, mais cette fois, fait une manœuvre en marche arrière pour que le coffre de sa voiture soit orienté vers la porte. A part les gestes routiniers qu’il exécute machinalement, rien n’est pareil ce soir et il se sent habité d’une frénésie qu’il n’avait pas connue depuis longtemps. Enfin il avait un projet et le délai de préparation très court impliquait sa mise en chantier immédiate.

Première étape, planifier les prochaines actions pour être certains d’arriver à ses fins, la séquence étant d’une importance capitale pour la réussite de l’opération. Tiens, au fait, ça lui prend un nom de code comme dans les films. Il regarde autour de lui à la recherche d’inspiration mais rien ne vient. Bof, il se dit qu’il trouvera bien plus tard. Deuxième étape, dresser la liste du matériel nécessaire, sans omettre des éléments d’un plan B juste au cas où un crétin tenterait de lui mettre des bâtons dans les roues. Dernière phase, déterminer l’heure « J » du déclenchement.

C’est fier de lui que Bill réalise qu’il est pratiquement 22 :00 et qu’il n’a même pas mangé. Le plus surprenant c’est que pour la première fois de sa vie, il n’a pas faim. Toute son attention est tournée vers la journée du lendemain. Bien sûr il se dit qu’il aurait pu attendre et prendre le temps de mieux se préparer mais se connaissant, il pourrait très bien se dégonfler si la période préparatoire est trop longue. Non cette fois il est décidé et ne veux plus réfléchir. Il passe à l’action dès demain matin. Comme dans le passé il a plusieurs fois reculé à la dernière minute et n’est jamais passé à l’acte, tout le nécessaire est disponible à portée de main dans son vieux hangar. Avant de charger le matériel dans sa bagnole, il décide d’écouter son poste d’information préféré, histoire de se détendre un peu.

Les nouvelles internationales et nationales défilent, les guerres et catastrophes climatiques le laissant de marbre tant que ce n’est pas près de chez lui. « On s’en fout des inondations au Pakistan » s’empresse t’il de crier au commentateur comme si ce dernier pouvait l’entendre. Enfin c’est l’heure des informations régionales et locales. Il écoute attentivement les événements marquants ou non qui pourraient avoir un impact sur sa petite vie à lui. Soudain Bill se redresse en entendant que « le Harry’s Diner a été la proie des flammes suite a une déflagration, probablement causée par une fuite de gaz, mais la thèse d’un acte criminel ne peut être exclue à ce stade de l’enquête. Au moins deux morts sont dénombrés parmi les clients et le personnel de l’établissement ainsi que plusieurs blessés. Nos reporters sont sur places pour vous ».

Des images du Diner, d’où s’échappe toujours une fumée noire, apparaissent à l’écran laissant présager le pire. Bill, qui ne croit pas un instant à la thèse de l’accident, est outré et entre dans une rage démentielle d’abord dirigée contre le faussaire qui s’est emparé de son plan, sans lui remettre de droit d’auteur, le laissant sombrer une autre fois dans l’anonymat mais surtout, contre lui-même. Échec et mat. Gros lard imbécile, tu te croyais malin hein. Il contemple sur la table ses préparatifs qui ne serviront à rien. Si je me rendais à la police en m’accusant de la responsabilité de l’accident, je passerais certainement dans les médias, ma photo au premier plan. C’est bien ce que je voulais non être quelqu’un. Personne ne viendra revendiquer cet attentat à ma place, j’en suis certain. Les quelques clients survivants du Diner diront surement qu’ils ne sont pas surpris que le gros Bill ait des poux dans le traîneau. Ils en seraient probablement même très heureux. Il les entend déjà se gausser à la télé « On ne peut pas être aussi dégueulasse et sain d’esprit ». Plus les images défilent en boucle, plus son délire amplifie.

Quelqu’un frappe à la porte. Bill hors de lui s’apprête à engueuler l’intrus, ce qui lui ferait un bien énorme, mais il arrête net son élan devant le badge de la police qui apparaît dès qu’il ouvre la porte.

- Monsieur l’agent.

- Vous êtes bien Bill Lard…son, lui demande t-il en appuyant sur la première syllabe et ne pouvant dissimuler un sourire se faisant.

- Oui Monsieur. Mais on dit Larson et non Lardson. J’imagine que vous êtes venus me parler de l’incendie du Diner.

- Comment le savez-vous?

- J’écoute la télévision Monsieur et comme je suis un client régulier du Diner, j’imagine que vous avez des questions à me poser.

- Effectivement Monsieur. Puis-je entrer?

- Bien sûr. Asseyez-vous.

- Je n’en aurai pas pour longtemps, simple formalité. Je vais d’abord aviser mon équipier.

L’agent sort sur le pas de porte pour contacter son collègue, suivi discrètement de Bill qui reste derrière mais a portée de voix:

- Salut Steve, je suis chez Bill Lard…son dans l’affaire du Diner. Je ne crois pas en avoir pour longtemps. Tu sais, ce type m’a plutôt l’air d’un gros toutou un peu niais dont le principal travers est de se gaver du matin au soir. J’ai rarement vu quelqu’un porter aussi bien son nom. Je te rappelle dès que j’en ai fini.

Cette fois, c’est trop. Je vais te montrer lequel de nous deux est le plus niais des deux se dit Bill. L’idée de porter le chapeau pour l’incendie du Diner s’envola sur le champ d’autant plus que son objectif à lui était, oui, de faire brûler ce trou a coquerelle, mais surtout de se montrer en héros en sauvant Mandy des flammes au risque de sa propre vie. Le bonheur de lire de la reconnaissance dans ses yeux aurait été sa récompense et après, il se la serait offert comme cadeau d’anniversaire. Mais maintenant, non seulement son but ultime ne serait pas atteint, Mandy étant même possiblement morte ou blessée, mais en plus, s’accuser donnerait le crédit de l’arrestation d’un assassin a cet être méprisant imbu de son statut, no way. Viens mon bonhomme, tu vas passer dans les journaux et moi aussi mais pas pour le Diner. Je serai à la Une de tous les quotidiens et toi, dans la colonne nécrologique, chacun sa place mon vieux.

Le policier entre a l’intérieur sans se douter de quoi que ce soit. Dès le seuil franchi, une masse s’abat sur sa nuque. Bill le regarde étendu de tout son long. Victoire du gros abruti sur le petit fendant. 1-0.

***

Bill est assis calmement dans son fauteuil et il attend. Tout est prêt pour la grande finale. Le policier toujours étendu face contre terre n’a pas bougé et de toute évidence, ne bougera plus. La carabine que son père lui avait offerte est posée à plat sur ses genoux, bien en évidence. Il se sent envahi d’une étrange sérénité. Il repense à sa vie de merde et se dit qu’aucun être humain ne devrait subir ce qu’il a enduré. En dépit du mépris des clients du Diner, c’était son seul havre de paix. C’est là qu’il allait nourrir sa haine, dans la chaleur des œufs rôtis et du bacon bien gras cuit sur la plaque. Ça lui rappelait la cuisine infecte de sa mère, la responsable de tous ses malheurs. Si elle ne l’avait pas gavé comme une oie dès sa naissance, sa vie aurait pu être très différente. Mais c’était sa façon a elle de montrer à tous comme elle était une bonne mère et que chez les Larson, on ne manquait de rien comme si ça pouvait vraiment intéresser qui que ce soit. Au contraire, tout le voisinage regardait son fils unique avec cet air de pitié qui le rendait malade et chaque nouveau déménagement entraînait le même résultat. Mais maman n’est plus là…elle est partie au ciel où elle ne peut plus nuire à qui que ce soit, gracieuseté de son fils reconnaissant. Quant à son père, celui-là même qui se croyait fort et ne jurait que par les armes à feu, il était incapable de tenir tête à sa tendre épouse. Un loser qui se donnait des airs de gagnant dans son uniforme cintré. Bill n’a même pas eu besoin de l’aider pour le grand départ. Il s’est cassé le cou comme un imbécile en ratant une marche d’escalier. Un départ raté à l’image du reste de sa vie. Le seul héritage qu’il a laissé à son fils d’ailleurs, c’est un abonnement renouvelable annuellement à une existence médiocre. Mais cette nuit tout va changer.

Il se demande quand le coéquipier de feue le flic antipathique va se pointer ne le voyant pas revenir. Il ne devrait plus y avoir longtemps à attendre. Il repense à Mandy. Triste qu’il n’ait pas pu en profiter un peu. Il aurait bien aimé, même si ce n’était pas une grande beauté, au moins lui faire ravaler son petit air méprisant. Allez monsieur l’agent pointez-vous. Est-ce que je vais devoir aller vous chercher moi-même. Peut-être que si je sortais sur le perron pour crier « Eh mec, cherche pas ton pote je l’ai rendu hors d’usage », que le type se ramènerait. Cette seule pensée le fit éclaté d’un rire démentiel.

Soudain du bruit se fait entendre à l’extérieur. Ah voilà enfin! Ce n’est pas trop tôt. Pas surprenant que n’importe qui puisse faire n’importe quoi dans cette ville. C’est déprimant. Bill se lève pour jeter un coup d’œil par la fenêtre. Bien, bien se dit-il. L’autre policier semble avoir finalement réalisé qu’il se passait quelque chose d’anormal. Il a certainement tenté de contacter son collègue sans succès. Les renforts arrivent graduellement et entoure sa maison, sirènes et clignotants éteints. Oh! Ils espèrent me faire une surprise et s’imagent que je ne les attends pas. Mais il manque encore quelques acteurs pour que le spectacle commence. Ou sont donc les journalistes? Comme toujours ces parasites de la misère des autres devraient bientôt apparaître. Ah! Les voila justement. Ils ont senti l’odeur du sang et s’agglutinent maintenant autour du paramètre tracé par les policiers. L’assistance est maintenant au grand complet.

Une voix résonne dans un mégaphone :

- Monsieur Larson, nous savons que notre collègue est en ce moment avec vous et il ne répond plus à nos appels. Nous exigeons de lui parler immédiatement. Vous devez savoir que si vous détenez l’agent Monroe contre son gré, c’est une infraction très grave qui vous coûtera plusieurs années à l’ombre. Comprenez-vous?

Cause toujours mon lapin se dit Bill sans manifester sa présence aux policiers. Tout est presque prêt. Il s’affaire à connecter le détonateur relié a la charge d’explosif qu’il avait prévu utiliser pour le Diner. Il faut bien que le matériel serve à quelque chose.

Dans quelques instants, je vais dire adieu a cette chienne de vie mais je n’ai pas l’intention de quitter cette terre à la sauvette ni de voyager seul. Bill prend sa carabine et tire sur le policier qui est d’ailleurs déjà mort, histoire de semer la panique à l’extérieur et de faire réagir son public. De l’autre main, il pose son index près du bouton qui doit déclencher le grandiose feu d’artifice qu’il lui réserve. Les gens rassemblés à l’extérieur pourront apprécier tout son talent et nourrir sa réputation posthume, du moins, ceux qui seront encore en mesure de le faire. Il est tout excité. De son poste d’observation, il les voit approcher avant de passer à l’assaut, le prenant à tort pour un être de peu d’envergure, erreur déjà commise par l’agent Monroe. Encore quelques pas messieurs et vous irez saluer votre créateur. C’est ça dans un, deux et tr….

***

Bill ne saura jamais s’il est mort dans l’explosion qu’il avait planifiée dans son délire et qui, dans son esprit malade aurait pu lui ouvrir toutes grandes les portes de la gloire médiatique ou bien, de cette simple balle dans la tête tirée avec précision par un agent qui, ayant déjoué sa vigilance, avait réussi à se faufiler à distance de tir évitant ainsi un carnage au dernier moment.

Tous les bulletins d’information du lendemain ne parlaient que de cet événement.

- Un homme, Bill Larson, dont la santé mentale fait aujourd’hui l’objet de questionnements multiples, aurait assassiné froidement un agent de police, respectable père de famille, avant de planifier un attentat a la bombe contre l’escouade d’intervention dépêchée sur les lieux, lequel aurait pu faire des dizaines de morts n’eut été du sang froid de l’agent Smith qui a abattu le suspect in extremis.

L’homme en question n’aurait aucune famille, ami ou connaissance d’après les recherches effectuées à l’exception d’une appartenance à un groupe d’échange sur Internet présentant des tendances d’extrême droite. Son employeur parle d’un pauvre type, limité au niveau de ses capacités physiques par une surcharge pondérale très significative et ayant peu d’interaction sociale.

Les clients du Diner, où un incendie s’est déclaré il y a 48 heures faisant 2 morts et des blessés, duquel Bill Larson était aussi un client assidu, ont mentionné à nos reporters qu’il était régulièrement la cible des moqueries des autres clients et du personnel. D’ailleurs, un lien entre les deux événements ne peut être exclu, l’enquête visant à déterminer si l’incendie du Diner était d’origine criminelle ou accidentelle n’étant pas terminée.

***

Au même moment Paul, aussi appelé le loup solitaire par ses potes sur le Net, dont Bill qui était membre de leur groupe d’échange, écoutait attentivement le bulletin de nouvelle dans sa piaule située dans une petite ville sans intérêt. Il était partagé entre tristesse et colère, en ce moment même, devant le peu de respect accordé à Bill qui avait bien failli réussir un coup d’éclat en faisant disparaître de la mappe une dizaine de traîtres à la solde de l’État. Les propos condescendants de l’annonceur envers « tous ces pauvres types dont l’intellect est limité et qui carburent aux théories du complot », ce qui l’incluait bien entendu, que Paul prit sa décision.

« Merci Bill, moi je suis fier de toi. Ne t’inquiète pas, ce bon vieux Paul va prendre le relais et terminer le travail en ton honneur».

***