Il y a un long silence pendant lequel nos protagonistes s’observent. Beaulieu et Beckwith montrent un calme impérial qui surprend dans la situation où ils sont plongés. L’homme à la Rolex en est même surpris, il brise enfin le silence un bon deux minutes après la question de François qui est restée suspendue.

--Qui je suis n’a aucune importance, je suis tout simplement le porte-parole d’un groupe de personnes d’influence qui désirent garder l’anonymat.

--Donc si je comprends bien, vous êtes membre du Bilderberg Group?

--Hélas Herr Beaulieu, malgré toutes vos enquêtes vous ne connaissez qu’une infime partie des rouages obscurs de l’économie mondiale. La population est naïve, elle croit tout ce que leur dit, les Jeff Bezos, Elon Musk, Bill Gates et Jack Ma de ce monde qui se retrouvent sur la liste du Forbes Magazine attirent les projecteurs sur eux mais nous préférons rester discrets. Le Groupe Bilderberg est en effet un groupe influent, mais Il y a quelques familles qui sont immensément plus riches que ces individus. Je ne suis que l’humble représentant de ce groupe très fermé.

--Alors, dites-moi, quelle est votre motivation pour nous avoir interceptés?

--Herr Beaulieu, Fräulein Beckwith, si nous vous avons invité à monter à bord de ce véhicule c’est pour vous informer que peu importe le résultat de vos enquêtes, peu importe ce que vous publierez, vous servez notre cause. Voyez-vous, nous utilisons les médias pour influencer l’opinion publique et ainsi mieux contrôler le monde politique. Nous avons besoin de polariser le débat car avec la division que ça créé, ça nous permet d’imposer notre plan à l’humanité. Les gens vont être trop occupés à débattre et à se quereller pour s’apercevoir ce qui se passe vraiment et s’ils se réveillent il sera trop tard, notre scénario sera très bien en place.

Allison prend à son tour la parole sans lâcher la main de François.

--Vous vous croyez vraiment au-dessus de tout, vous croyez vraiment être infaillibles?

-- Fräulein Beckwith, ce plan a été élaboré avec minutie depuis des décennies, nous avons accès à de la technologie de pointe dont vous ne soupçonnez aucunement la puissance, nous possédons les super-ordinateurs quantiques les plus puissants actuellement et nous utilisons des programmes d’Intelligence Artificielle avant-gardistes pour faire des projections de probabilité infinies et notre scénario est tout simplement infaillible.

--Vous croyez vraiment à votre utopie?

--Miss Beckwith, ce n’est pas une utopie, c’est l’avenir de l’humanité qui se joue ici, et notre plan a pour bût d’amener les habitants de cette belle planète dans un nouveau paradigme de gouvernance.

Beaulieu se risque à poser une question.

--En quelque sorte, vous voulez vraiment instaurer un Nouvel Ordre Mondial?

--En fait monsieur Beaulieu, le Nouvel Ordre Mondial s’apprête à sortir de l’ombre, mais vous avez assez bien saisi.

Après un court silence ou Allison et François se regardent dans les yeux, ce dernier s’adresse de nouveau à l’homme à la Rolex.

--Alors qu’allez-vous faire de nous?

--Vous relâcher tout simplement.

--Tout simplement?

--Oui, tout simplement, comme je vous l’ai dit tantôt, nous avons besoin de vous et de tous les journalistes qui vont faire des reportages sur cette pandémie en développement pour divertir la population pendant que de notre côté nous continuons d’installer les mesures que nous désirons être mises en place. Contentez-vous d’effectuer votre travail journalistique avec toute votre rigueur habituelle, mais prenez garde, ne jouez pas au héros comme vous l’avez fait à Edinburgh, comme vous devez commencer à vous en douter, nous avons des ressources infinies et si vous tentez de faire les malins avec nous, nous saurons vous retrouver et vous mettre hors d’état de nuire, suis-je bien clair? Sur ce, nous vous laissons ici, vous trouverez un taxi pour votre destination. Bon séjour à Atlanta.

Avant de sortir du véhicule, Beckwith lance cette question.

--Donc si je saisis bien, vous êtes derrière la propagation de ce virus dans la population?

--Vous avez bien saisi. Au revoir!

Le gros Escalade s’arrête sur le bord d’une rue passante du centre-ville et fait descendre ses passagers.

Pendant tout ce temps, The Runner a rapidement été alerté par un de ses associés que ses invités avaient été discrètement enlevés à leur sortie de l’aéroport. Rapidement avec quelques clics de souris, il a été en mesure de suivre leur trace. Grace aux caméras de surveillance de l’aéroport il a pu relever le numéro de plaque de l’Escalade, véhicule appartenant à une compagnie à numéro avec plusieurs ramifications dans des paradis fiscaux, il n’y a rien à en tirer pour le moment. Le contact suit à discrètement le gros VUS, ils ont parcouru la route de l’aéroport jusqu’au centre-ville quand celui-ci s’arrête pour faire descendre des passagers. Il contacte aussitôt The Runner pour l’avertir. Celui-ci s’empresse de composer le numéro de Beckwith. Il parle avec une voix modifiée.

--Message sur Telegram. Puis il raccroche.

Allison s’empresse de vérifier, elle reçoit le message suivant : Il y a un contact qui va vous cueillir dans un Toyota Sequoia blanc, c’est sécuritaire, il travaille avec moi, il vous emmènera en lieu sûr, on doit se parler. À l’instant même le 4X4 s’arrête à côté d’eux, la fenêtre du passager en baissée.

--Allez, montez, c’est The Runner qui m’envoie.

Le conducteur montre l’arrière du véhicule pour leur signifier de monter sur la banquette arrière.

--Bonjour je suis Mad Max, j’étais chargé d’assurer votre sécurité mais j’ai été pris de vitesse par ces trois gorilles qui vous ont forcés à monter à bord du Cadillac. Vous êtes OK? Vous n’avez rien?

Allison répond.

--Nous sommes un peu secoués de se retrouver là. On nage en plein film d’espionnage, tous les éléments y sont, le méchant, un enlèvement etc. J’ai beau être britannique, jamais je n’aurais cru être une James Bond Girl un jour.

Et François de rajouter.

--De plus en plus mystérieuse que cette aventure. Moi aussi j’ai l’impression d’être dans un film d’action. Est-ce que nous allons rencontrer The Runner?

--Oui, nous sommes presqu’arrivés, vous serez en sureté là où je vous amène.

Ils arrivent devant un bâtiment qui ressemble à un atelier industriel désaffecté. Mad Max presse un bouton sur la console au plafond du véhicule et une porte s’ouvre sur un immense garage ou sont stationné quelques véhicules. Ils mettent pied à terre et sont dirigés vers une porte tout au fond de la pièce, ils remarquent qu’il y a plusieurs caméras et capteurs qui surveillent l’immense entrepôt. Max pose ses deux yeux sur un capteur rétinien, puis, son index de la main gauche sur un détecteur d’empreinte digitale avant de composer un code sur un pavé numérique pour que la porte s’ouvre. Ensuite ils traversent un vestibule lui aussi surveillé par le même type d’équipement puis Max répète le même manège avant qu’ils puissent franchir une nouvelle porte qui donne accès à une grande salle avec des bureaux et une bonne trentaine de personnes qui s’affairent devant des ordinateurs avec écrans panoramiques multiples. À l’extrême gauche de la pièce on peut voir plusieurs groupes de serveurs informatiques dont les DELS clignotent frénétiquement. Un homme assis à un des bureaux au centre leur fait signe de s’approcher. C’est la première fois qu’Allison et François vont rencontrer leur mystérieux correspondant. À première vue The Runner doit avoir environ 35 ans, mesurer environ 1 mètre 80, et peser aux alentours de 80 kilos, il porte une barbe assez courte les cheveux châtains attaché en toque sur la nuque et des lunettes rectangulaires à la monture noire.

--Bienvenue chez Sirius Security, comme vous devez vous en douter, je suis The Runner. Alors faites-moi un topo de ce qui vient de se passer. Mais avant tout donnez-moi vos téléphones portables que je fasse faire des vérifications par mes associés. Falcon et Hawk, voulez-vous faire une analyse complète des appareils au cas où il y aurait des logiciels malveillants. Merci!

Pendant que leurs cellulaires sont mis à nu, nos deux complices et maintenant nouveaux amoureux racontent leur brève rencontre avec cet énigmatique personnage qu’ils surnomment The Rolex Man.

--Intriguant, et il vous a relâché comme ça? Il a une idée derrière la tête c’est bien évident. Oh! Il y a aussi des nouvelles fraiches en provenance de Chine. Vous vous souvenez avoir entendu parler d’un médecin de Wuhan qui a été le premier à sonner l’alarme en décembre dernier à propos de patients ayant des symptômes similaires à ceux du SRAS? C’est le docteur Li Wenliang, un ophtalmologiste de 34 ans pratiquant à Wuhan, qui on le sait est le berceau présumé de l’épidémie; et bien on vient d’annoncer son décès après avoir été infecté par ce nouveau Coronavirus. Dire que la Chine a essayé de tout camoufler en lui faisant dire qu’il avait fait des commentaires erronés. Notre mystère s’épaissi encore un peu plus.

Nos deux reporters se regardent incrédules.

Beaulieu prend la parole.

--La Chine a quelque chose à cacher mais quoi et surtout pourquoi? Il y a aussi quelque chose que j’aimerais vérifier, Rolex Man nous a dit que Höfer nous avait vendu pour pas cher, je suis resté surpris mais j’aimerais bien le confronter celui-là.

Et Beckwith de répondre.

--Je suis aussi surprise que toi, j’ai de la difficulté à croire que Höfer ait pu nous faire ça.

The Runner s’exprime à son tour.

--Bien, pour en avoir le cœur net pourquoi ne pas l’appeler immédiatement?

Hawk quitte son poste de travail et se dirige vers celui de son patron avec deux téléphones en main.

--Alors ma chère Hawk, j’imagine que tu as-tu débusqué une trouvaille malveillante?

Hawk est une jeune afro-américaine d’à peine 23 ans, mince, 1,70m, 60 kilos cheveux très courts colorés rouge feu et comme tous ceux qui bossent ici, c’est une vraie crack de l’informatique.

--Oui patron, nous avons retrouvé sur les deux téléphone le logiciel d’espionnage Pegasus. Nous les avons prestement désactivés et en plus détruit à distance tous les fichiers qui leur étaient associés.

Puis elle se tourne vers Beckwith et Beaulieu.

--Grace à ce logiciel, ceux qui l’avaient installé pouvaient avoir accès à tout le contenu de vos cellulaires, conversations, messages texte sauf ceux de Telegram, du moins pour l’instant.

--Merci Hawk, beau travail comme d’habitude. Peut-on remonter la trace jusqu’aux personnes qui auraient fait cette installation?

--Malheureusement non, patron.

The Runner remet les portables à leur propriétaires respectifs avant d’ajouter.

--Ça explique comment Rolex Man a pu vous cueillir à votre sortie de l’aéroport, il connaissait toutes vos allées et venues. Mais de quelle façon ont-ils pu faire cette installation à votre insu?

Hawk s’empresse de répondre.

--Habituellement la suite d’applications Pegasus est installée à l’insu de l’utilisateur quand celui-ci a cliqué sur un lien qui semble légitime soit dans un courriel ou bien un message texte entre autres ou bien des jeux en ligne. À partir de ce moment un habile programme s’installe à l’abri des regards sur vos appareils, ainsi les individus ou l’organisation qui veut vous espionner est en mesure d’avoir accès à tout le contenu de vos appareils.

--Encore une fois merci Hawk, tu peux retourner à ton poste, ce sera tout pour le moment. Alors on le passe ce coup de fil à Höfer?

C’est Allison qui répond.

--François, à toi de jouer, tu le connais mieux que moi.

--Oui, tu as raison, j’ai bien hâte de voir ce qu’il va avoir à nous dire.

The Runner fait un signe d’apaisement de la main et explique.

--Avant de passer ce coup de fil, laissez-nous une bonne dizaine et même une quinzaine de minutes pour nous préparer, nous allons enregistrer la conversation et surveiller toute l’activité sur sa ligne. François, donnes-moi le numéro de Höfer.

--Weasel et Joker, je vais avoir besoin de votre expertise.

The Runner explique à ses deux techniciens ce dont il a besoin et ceux-ci se mettent immédiatement à la tâche.

Huit minutes plus tard Joker annonce à son patron que tout est prêt.

--François prends son iPhone et demande à l’assistante vocale Siri de composer le numéro de Höfer.

--Mein Gott Beaulieu! Mais qu’est-ce qui vous est arrivé? J’ai reçu un appel anonyme et troublant me disant que vous aviez été enlevés à Atlanta. Comment avez-vous pu vous en sortir? Je suis un peu confus mais heureux de vous parler.

--Nous avons été enlevés puis relâchés par des hommes à notre sortie de l’aéroport. Tu n’es au courant de rien?

--Qu’est-ce que tu veux dire?

--L’homme en charge nous a dit qu’il représente des familles immensément riches qui s’apprêtent à révéler au grand jour l’existence d’un Nouvel Ordre Mondial. Il nous a même avoué que tu nous avais vendu pour une bouchée de pain. Ça te dit quelque chose.

Et voilà que Höfer se met à crier dans l’appareil.

--MOI UN TRAITE, ÇA JAMAIS, J’AI DES PRINCIPES, MOI, JE PRÉFÈRE ALLER EN ENFER QUE DE TRAHIR DES AMIS. CES ENFOIRÉS VONT VOIR DE QUEL BOIS JE ME CHAUFFE. ET TU L’AS CRU CET ENFANT DE PUTE? ILS VONT ME LE PAYER, JE VOUS LE JURE…

--Hola, Hola, Höfer, calme toi bon sang. Tu vas te péter une crise cardiaque. Je ne fais que te répéter ce qu’il m’a dit. Que sais-tu de ce Nouvel Ordre Mondial?

--Je connais comme tout le monde cette théorie d’un Gouvernement Mondial qui tire les ficelles par derrière et qui contrôle tout, du pharmaceutique au pétrole en passant par l’agro-alimentaire et le secteur minier et bien évidemment les médias. Mais à part ça je n’ai rien de vraiment probant sur le sujet. Décris-moi plutôt l’homme en question.

--Voyons voir, un homme assez grand je dirais, il était assis, assez baraqué, une soixantaine d’années, chauve et bien rasé, complet sur mesure marine, chemise blanche de grand luxe, cravate de soie rayée marine et rouge et une montre Rolex assez ostentatoire, il n’arrêtait pas de la caresser tout au long de l’entretien. Probablement un Suisse Allemand d’après son accent.

--Dis-moi, si je t’envoie une photo, saurais-tu le reconnaitre?

--Fort probablement.

-- J’ai quelqu’un en tête qui correspond à ta description. Donnes-moi quelques secondes que je fouille dans mes fichiers. Voilà! Je t’envoie ça à l’instant.

--Donc si je t’entends bien cet homme a voulu créer la Zizanie, c’est bien ça.

--Ce que je peux te dire c’est que je n’ai rien à voir avec ces allégations, je le jure sur la tête de ma défunte mère.

Le téléphone de François annonce qu’il a reçu un message. Il ouvre iMessage et regarde la photo.

--Pas de doute, c’est bien lui. Qui est cet homme et que connais-tu de lui.

--Je ne le connais pas beaucoup mais son nom est Günther Frankhauser, il contrôle d’importantes fiducies familiales. Depuis longtemps on entend des rumeurs sur lui et de l’installation de ce fameux Nouvel Ordre Mondial. Selon ce que l’on raconte, ils voudraient remplacer les différents gouvernements nationaux par un seul gouvernement central qui contrôlerait tout, taxation, commerce et gouvernance, ils voudraient ainsi éliminer les conflits armés en enlevant toute compétition entre toutes les régions du globe. Je ne l’ai rencontré qu’une seule fois à Davos ou on me l’a présenté de façon informelle. Nous n’avons eu aucune conversation à proprement parlé.

--Dis-moi Höfer, tu dois connaitre un bon crack en informatique? Imagine-toi donc qu’on a retrouvé sur le portable d’Allison et le mien, le logiciel espion Israélien Pegasus. Si j’étais toi, je ferais immédiatement vérifier ton appareil.

--Mein Gott, dans quel monde de fou vivons-nous?

--

Welcome in 2020 Höfer

--Je m’en occupe immédiatement, évidemment que je connais un bon crack en informatique, comme vous j’imagine, c’est ma nièce.

--Tiens-moi au courant par rapport à Pegasus. Gute Nacht!

--Je te reviens. Gute Natcht!

Aussitôt l’appel terminé, The Runner fais signe à ses associés de s’approcher.

--Alors, qu’avez-vous avez trouvé?

Joker prend la parole.

--À première vue je dirais qu’il y a un logiciel traceur sur son téléphone. Aussi d’après les analyses des intonations de sa voix, je peux affirmer à 95% qu’il est sincère dans ses propos, donc il y a de très fortes probabilités qu’il dise la vérité.

Weasel rajoute.

--À part la très forte probabilité qu’il soit ciblé par Pegasus, je n’ai rien détecté d’autre de suspect. Nous allons immédiatement lancer une recherche sur ce Günther Frankhauser.

--Merci encore une fois pour votre excellent travail. Demandez l’aide de deux ou trois autres collègues là-dessus. Tenez-moi au courant des résultats. Ce n’est pas la première fois que j’entends ce nom mais je n’ai pas vraiment d’information sur ce type. Ce sera tout pour le moment.

François s’adresse à The Runner.

--Alors dites-moi, sincèrement, pourquoi faites-vous tout ça? Ça dépasse de beaucoup le cadre de simple informateur pour une enquête journalistique n’est-ce pas? Vous devez certainement avoir d’autres motivations.

Le patron esquisse un petit sourire en coin puis répond.

--Je me doutais bien que cette question arriverait tôt ou tard. Félicitations, vous êtes assez perspicace.

Disons que notre entreprise de cyber-sécurité n’est qu’une façade pour des opérations ultra secrètes. Sans pouvoir tout vous révéler, nous faisons partie d’un réseau qui a comme mandat de protéger la population des dérives de certains groupes mégalomanes qui aspirent à contrôler le monde. Nous sommes financés par certaines personnes qui ont comme intérêt d’amener l’humanité à un nouveau niveau de conscience et de liberté pour tous. Ils sont au spectre opposé du groupe auquel nous avons à faire ici. Mais croyez-moi ils ne sont pas seuls, il y a plusieurs groupes qui planifient une prise de contrôle totalitaire du monde politique et économique. Et c’est là leur tendon d’Achille, il y risque d’y avoir une lutte de pouvoir et nous en tirerons parti.

Beaulieu et Beckwith se regardent incrédules. Dans quelle sorte de mystère sont-ils tombés? Sont-ils en train de rêver? Définitivement c’est un vrai scénario de film d’action. Où se trouve la vérité. Après un silence François risque une autre question.

--Alors, si je comprends bien, selon vous il y a des bons et des méchants et que vous faites partie des bons, c’est bien ça?

--De façon simpliste, on pourrait dire ça. Nos mécènes ont pour plan de décentraliser tout le pouvoir et de responsabiliser les communautés, dans le respect d’autrui et de l’environnement. Leur plan est prévu en plusieurs étapes et nous n’en sommes qu’au début. La démilitarisation est un de leurs objectifs, imaginez les sommes qui seraient dégagées par cette action et cet argent pourraient être réinvestis pour le bien être de tous les êtres vivants sur cette planète. Ça peut sembler une utopie à première vue mais il y a des gens extrêmement brillants qui sont derrière ce scénario.

Allison prend la parole.

--Alors qu’est-ce que vous attendez de nous?

--Et bien pour paraphraser le dénommé Günther Frankhauser, vous continuez votre travail journalistique méticuleux à la différence près que vous avez maintenant accès à un vaste réseau d’intelligence et que vous aurez en tout temps une protection complète et discrète. Vous faites maintenant partie de l’équipe, vous en savez trop, nous ne pouvons plus reculer. Le risque zéro n’existe pas mais les recherche que nous avons faites sur votre compte nous rassurent sur votre intégrité. Bienvenue dans Project A.

Allison pose une question.

--Comment croyez-vous que nous allons dire oui?

--Tout simplement parce que vous êtes enfoncés très loin dans cette saga et que c’est la seule issue qui fait du sens. De plus tout comme nous vous voulez découvrir la vérité.

Ni Allison ni François ne savent que dire, de simples journalistes d’enquête ils sont devenus agents secrets. Ils croient encore rêver et qu’ils vont se réveiller.

--Mad Max va se charger de vous emmener discrètement à un hôtel sécure que l’on connait bien, situé tout près d’ici. Reposez-vous bien, vous l’avez pleinement mérité. Vous avez aussi beaucoup de choses à vous dire. Et merci encore pour tout ce que vous avez fait. On se reparle demain.

François dit.

--Plutôt merci à vous car sans votre intervention Allison seraient probablement encore en captivité.

Ils sont conduits comme prévu à un petit hôtel discret et confortable à deux pâtés de maison du repaire de Project A. Après une bonne douche suivie d’un bon repas arrosé de bon vin servi à la chambre, nos deux tourtereaux se retrouvent ensemble au lit pour la première fois.

--François, I just can’t believe what’s going on and that you came to save me. You’re really a hero, I’m eternally in debt with you. I love you!

--I love you to.

Nos deux amoureux s’embrassent passionnément et font l’amour pour la première fois gorgés des résidus d’adrénaline et de l’euphorie des débuts amoureux.

***