Nous avons parlé de tout et de rien, de nos vies actuelles, de nos projets, de nos amoureux aussi. Rien pour se prendre la tête, mais l'insistance de Luce pour ne plus aborder notre sujet mystère m'intriguait. Après avoir continué nos échanges pendant un bon moment, nous nous sommes laissées en nous disant: « "À la prochaine! »". Ignorant, du moins de mon côté, quand cette prochaine aurait lieu. En effet, il me restait ce vague sentiment que quelque chose de significatif se cachait au cœur de cet obscur méandre de souvenirs. Au moins, je savais maintenant à quel moment de notre parcours « l'"absence »" se posait ; exactement, même. C'était autour, ou avant ou pendant notre bal de finissants. Je rentrai donc chez moi avec la ferme intention de faire la lumière sur cet énigme.

Plusieurs jours s'étaient écoulés~~coulèrent~~ sans que je ne repense à tout cela quand, dans un rêve éveillé, ou plutôt dans un cauchemar, je sursautai brusquement. Dn ans ce moment de conscience, je revis une image très claire, une description précise du comment s'était terminé, pour moi, le bal de finissants.es. Voilà le topo : mMes parents sont avec moi dans la salle de bain de l'hôtel où a~~vait~~ lieu la réception et la soirée. Je suis par terre, recroquevillée sur moi-même. Ma robe de bal est déchirée, salie, et je n'ai plus de souliers aux pieds. Ma tête fait tellement mal ; je ne peux même pas parler. En fait, quatre personnes sont présentes dans cette scène : mes parents, moi, et un garde de sécurité. C'est lui qui a appelé mes parents, après avoir~~yant~~ trouvé leur numéro de téléphone dans mon minuscule sac de soirée. Donc, je suis là, au sol, vraiment amochée, ahurie et ne comprenant aucunement ce que je fais là, dans cet état. Mais surtout, surtout, je n'ai aucune mais aucune idée de ce qui s'est passé pendant la soirée.

Après ce réveil plutôt brutal et un bon café, je me mets en mode action. Je veux définitivement savoir. Oui, retrouver le portrait de cette soirée, dans son ensemble, au grand complet. Je décide donc de commencer par appeler ma mère, espérant qu'elle pourra éclairer ma lanterne sur ce soir-là, ne serait-ce que partiellement.

Maman ? Allo, c'est Marie. Comment vas-tu ?
Je vais très bien et toi ?
Je vais bien aussi, mais je voulais te parler de quelque chose.
Vas-y, ma grande.
Sais-tu qui j'ai rencontré l'autre jour en f~~rena~~aisant une marche ?
Non...
Eht bien, c'est Luce., Ttu te rappelles de Luce?
Ooouuuiii. Et ?
On s'est parlé longtemps autour d'un café danss ceste premières retrouvailles et on a remis ça la semaine dernière.
Ah bon !?! Je trouve ça assez surprenant quand même !
Oui, et pourquoi ?
Eht bien, il me semble qu'il y a quelques mauvais souvenirs rattachés à cette amitié-là au secondaire.
Oh ! Et c'est quoi ?
Disons qu'il y a des choses que j' ai apprises et que je ne t'ai jamais dites concernant la soirée de finissants.es. Une autre de tes amies m'avait alors confié ce qui s'était p~~éroulé~~assé ce soir de bal.
De qui tu parles, maman ?
De Josette. Tu te rappelles, Josette Mercier ?
Euh oui, un peu.
Et qu'est-ce qu'elle t'a raconté ?
Écoute Marie, je préfère vraiment que tu lui parles directement ~~à elle~~. Je ne voudrais pas déformer ni interpréter ses propos. Mais, ce que je peux te dire, c'est que c'est elle qui m'a fait comprendre le rôle de Luce dans ta déconfiture de ce soir-là !
Hmmmm ! Tu m'en diras tant !?!