• Bon, il faut faire vite pendant que tout le monde dort. À 5 heures nous devons être partis. Maintenant que les locataires sont partis au G33, Sergent, racontez-moi la version des pompiers.

• Leur chef m’a dit que ses hommes sont encore en état de choc. Personne ne se souvient d’avoir vécu une histoire pareille.

• Ok, des détails maintenant.

• Le groupe 1 a repéré la source du feu dans le logement de M. Hung et il devait ouvrir les murs pour vérifier si le feu électrique ne s’était pas propagé. C’est là que les pompiers ont découvert la première mallette dans le mur entre le salon et la cuisine et l’ont mis de côté. Pendant qu’ils continuaient leur inspection des murs et de la vérification des lieux, M. Hung est arrivé tout énervé en gesticulant sans arrêt. Comme il n’arrivait pas à se faire comprendre, il a saisi la mallette et sc’est enfui avec.

• Est-ce que quelqu’un l’a ouvert ou sait ce qu’il y avait dans cette mallette ?

• Comme elle avait chauffé, la mallette s’est ouverte toute seule en la déposant sur le comptoir. Un des pompiers, François Desmarais, l’a refermé aussitôt mais il a mentionné qu’il y avait de l’argent américain d’un côté et de l’argent canadien de l’autre.

• Qu’ont-ils fait alors quand M. Hung est sorti ?

• Deux pompiers ont arrêté M. Hung avant qu’il ne puisse quitter le logement et c’est alors que M. Hung a sorti son couteau, blessant le pompier André Belleville pour s’enfuir à l’extérieur. Pendant ce temps, le pompier David Chalifoux a appelé les autres pompiers du groupe 1 à la rescousse et à l'instant précisau ~~moment~~ ~~même~~ oùÙ ils franchiss~~sort~~aient la porte, les pompiers ont vu deux voitures avec plusieurs hommes qui en sont sortis rapidement. Ils se sont dirigés vers M. Hung qui a rebroussé chemin aussitôt. Ce dernier est allé vers les pompiers pour qu’ils le protègent et c’est à ce moment que l’altercation s’est produite entre les intrus, M. Hung et les pompiers.

• Est-ce que les pompiers ont pu décrire les personnes arrivées en voiture ?

• Ils ont dit qu’ils parlaient une langue étrangère qu’ils n’ont pas réussi à identifier car ils portaient tous des passe-s montagnes noirs qui cachaient leur visage tout en nuisant à leur diction.

• Ok, que s’est-il passé pendant l’échauffourée ?

• Les inconnus ont bousculé tout le monde avec violence en utilisant des arts martiaux. De cette façon, ils ont blessé les pompiers pour les enlever de leur chemin et s’emparer de M. Hung avec sa mallette. Ils sont repartis aussi vite qu’ils sont arrivés.

• C’est bizarre. Aucun témoin dans l’autobus ne parle des pompiers. Pourtant, ils sont tous en jaune en plein milieu de la nuit avec leurs imperméables ignifuges.

• La plupart des pompiers du groupe 1 se sont retrouvés sur le sol très rapidement et ceux du groupe 2 sont sortis lorsque les intrus quittaient en voiture.

• Ok, mais vous avez parlé d’une deuxième2e mallette ?

• Oui, au moment où tout cela commençait, le pompier Desmarais du groupe 1 a trouvé une 2e mallette dans le mur situé entre la chambre de M. Hung et le salon. Celle-là n’avait pas été chauffée par le feu. Ce n’est qu’après ce combat contre des inconnus que les pompiers l’ont forcée pour savoir ce qu’il y avait à l’intérieur.

• Qu’ont-ils trouvé ? Encore de l’argent ?

• Non, c’est un ordinateur portable. Le voici.

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- ``SILENCE’’ hurla le sergent Lauzon.

Tous figèrent sur place. On aurait pu entendre une mouche voler. Le silence était lourd. Les locataires étaient épuisés et anxieux. Chacun entendait sa propre respiration et l’écho des autres.

- Nous ne sommes pas en mesure de vous donner plus d’information pour le moment et ce pour votre propre sécurité. Je sais que c’est dur à entendre, mais soyez assurés que nous travaillons pour vous permettre de revenir à votre vie normale dans les meilleurs délais possibles.

- En attendant, nous avons encore besoin de vous dit la femme qui accompagnait le sergent Lauzon

- Pour vous faciliter la tâche, nous allons vous interroger tous ensemble pour que chacun puisse intervenir et ajouter des informations à la réponse de l’autre. Plus vous coopérez et plus vite vous sortirez d’ici.

- Pour aller où ? demanda Gabrielle. Pourrons-nous retourner dans notre logement ?

- Oui, c’est le but, si c’est ce que vous désirez. Seul le logement de M. Hung ne sera pas accessible. Les pompiers terminent leur vérification et vont quitter avant l’aurore.

- Que voulez-vous savoir ? continua Gabrielle

- Le plus d’informations sur M. Hung. Depuis quand habite-t-il dans le logement du bas ? On commence par vous, Gabrielle.

- Nous habitons le logement en haut de M. Hung depuis quatre5 ans. M. Hung est arrivé quand il a acheté l’immeuble de Mme Rouville l’été passé. C’est madame Rouville qui nous l’a présenté comme étant le nouveau propriétaire au mois d’août. Il arrivait de leur passage chez le notaire je crois. Il ne parlait presque pas le français, pour ne pas dire, pas du tout et c’est madame Rouville qui parlait tout le temps. M. Hung hochait de la tête pour approuver. Lorsqu’on a voulu lui parler, se présenter et lui serrer la main, il était très suspicieux. Je lui ai demandé s’il vivait au Québec depuis peu et il m’a fait signe de la tête que oui pendant que ces yeux se demandaient ce que je venais de lui dire.

- Comment s'ye prenait-il pour vos loyers et pour les communications avec vous ?

- Mme Rouville nous a dit qu’à partir du mois de septembre, nous devions payer notre loyer en argent comptant qu’il fallait placer dans une enveloppe scellée avec notre numéro d’appartement inscrit sur l’enveloppe et de s’assurer de la remettre en main propre à M. Hung le 1^er de chaque mois. Pas avant, ni après. En contrepartie, elle nous a dit que notre loyer n’augmenterait pas, tant que nous restions ici et que M. Hung demeurait propriétaire.

- Avez-vous parlé à Mme Rouville depuis ?

- Non, elle nous avait dit qu’elle avait vendu pour aller vivre avec sa sœur dans les Cantons de l’est, à Coaticook près de la frontière avec les États-Unis, je crois.

- Peut-on communiquer avec Mme Rouville ?

- She’s dead dit John.