Alice s'approcha de Jackson et de sa découverte. Un sentiment de déception l'envahit, car elle n'avait pas réussi à retrouver la photographie qu'elle avait découverte lors de sa première visite à la fabrique. Elle était pourtant convaincue de l'avoir déposée sur un comptoir lors de sa fuite précipitée pour échapper à ses poursuivants. Cependant, à son retour avec Jackson, la photographie avait mystérieusement disparu.

" Jackson, regarde! lui lança une Alice tout excitée.

Alice attrapa rapidement une amulette qui scintillait plus que les autres. Celle-ci se différenciait de toutes les autres par sa couleur rouge. Tous les autres objets étaient d'une teinte émeraude, en harmonie avec leur bague, alors que cette amulette contrastait avec son rouge un peu fade et terne.

"Nous devons rapidement déchiffrer ces inscriptions. Je crains que José ne nous rattrape bientôt", déclara Jackson en prenant l’amulette dans ses mains pour l’examiner. " Je ne suis pas convaincu que nous l’ayons complètement neutralisé. Le pouvoir de ces bagues est difficile à contrôler. "

"En effet, mais lors du premier éclair, l’autre homme s’est effondré sans se relever, " répliqua Alice. "Qui nous dit que le deuxième n’a pas subi le même sort? Je ne suis pas certaine que Sergio comme tu l’as appelé, soit toujours vivant. "

"Tu as probablement raison, mais n’oublie pas que la deuxième fois, nous avons joint nos mains avec, du moins, une pensée plus contrôlée. Qu’en penses-tu? "

Faisant tournoyer l’amulette entre ses doigts, Jackson réfléchissait à la signification des indices récemment découverts avec Alice. Une multitude d'éléments traversait son esprit, mais ils ne semblaient pas s'assembler assez rapidement pour dévoiler les réponses essentielles. Et surtout, la question primordiale persistait : pourquoi s’était-il retrouvé dans cette aventure en croyant être du bon côté ? Rien n'indiquait actuellement qu’il se trouvait du côté des méchants, et il y avait un lien ténu avec sa famille, puisque c'était son cousin qui lui avait filé le job.

Soudainement, une sensation étrange le parcourut soudainement, comme si quelque chose n'était pas tout à fait correct. Il réalisa que l'amulette émettait une lueur faible et étrange. Juste au moment où il allait approfondir ses pensées, la pièce autour de lui commença à se distordre. Il eut juste le temps d’attraper le bras d’Alice et ils se retrouvèrent soudain dans un lieu inconnu, une grand pièce qui ressemblait étrangement à la grande bibliothèque dans le manoir de son grand-père à Boston. Un nouvel enchevêtrement de questions surgit, et Jackson se demanda comment il avait bien pu atterrir dans cette situation insensée.

À ce moment précis, son téléphone cellulaire se mit à vibrer dans la poche droite de sa veste. Il prit le temps de dépose l’amulette sur la table de nuit à côté de lui pour retirer son téléphone, surpris car il pensait que la batterie s’était éteinte voilà déjà quelques heures.

" J’arrive Jackson, je t’expliquerais", entendit-il au bout de la ligne avec le déclic de quelqu’un qui raccroche. Il regarda son téléphone, abasourdi, le téléphone était mort. En scrutant autour de lui, il réalisa progressivement que lui et Alice avaient été mystérieusement transportés chez son grand-père, dans son manoir à plus de 350 km d’où ils se trouvaient depuis deux jours. C’était son grand-père qui l’avait appelé sur son téléphone cellulaire. Alice le regardait d’un air effaré, assise par terre. Le voyage l’avait ébranlée un peu plus qu’elle ne l’aurait cru, même après avoir vécu toutes ces expériences fantastiques.

"Jackson, où sommes-nous? Tu sembles connaître l’endroit! " lui lança Alice en tentant de se relever du sol pour explorer l’immense pièce.

"Il semble que nous ayons été transportés chez mon grand-père paternel, dans son manoir, à Boston", répondit Jackson tout en l’aidant à se relever.

"Ton grand-père! Je ne comprends pas. Qu’est-ce que ton grand-père vient faire dans toute cette histoire? ", déclara Alice légèrement irritée de s’être sensiblement trompée par Jackson.

"Il vient tout juste de m’appeler, je n’en sais pas plus. Tout ce que je sais, c’est ce que mon cousin m’a donné comme info quand il m’a confié le travail. Mon but était de te retrouver pour te ramener à ta famille. Je n’avais aucune idée que ma famille semblait être impliquée à une plus grande échelle", expliqua rapidement Jackson, voyant qu’Alice commençait à être suspicieuse de son implication

Alice, qui avait entrepris d'explorer la grande bibliothèque, remarqua qu'un très grand mur, situé à l’ouest de la pièce, était garni de vieilles photographies, semblables à celles trouvées à la fabrique de céramique. Elle prit le temps d'examiner chaque image avant de s'arrêter finalement, laissant échapper un soupir de stupéfaction en découvrant la femme devant elle. Celle-ci devait avoir environ 80 ans.

Les grands portes de la bibliothèque s’ouvrit avec un fort craquement pour laisser apparaître un vieil homme arborant à son cou une amulette similaire à celle trouvé par Alice dans la fabrique et que Jackson avait déposé sur la table de nuit. Dans la pénombre de la pièce, une simple lueur rouge vibrait. L’amulette sur la table s’était mise à pulser elle aussi, comme si elle reconnaissait la pièce jumelle au cou du vieil homme.

"Grand-père ! " appela Jackson.

"Jackson, je suis heureux que tu aies pu retrouver Alice ! " lui dit son grand-père en s’asseyant sur le fauteuil de cuir près de la table de nuit.

"Bonjour Alice, je suis ravi de finalement vous rencontrer, on m’a grandement parlé de vous", adressa le vieil homme tout en l’invitant à s’asseoir dans le fauteuil situé à sa droite. " Toi aussi, Jackson, tu peux t’installer à côté d’Alice. La soirée risque d’être un peu plus longue que tu ne le crois.

Jackson, quelque peu surpris, vint s’asseoir à côté d’Alice et, par réflexe, prit sa main. Alice essaya de retirer la sienne, mais Jackson avait une poigne ferme et maintint sa prise. Les deux bagues émeraude émettaient une pulsation faible mais hypnotique.

"Alice, je crois que j’ai quelques explications à te fournir, ma chérie, " dit une voix mélodieuse provenant du fond de la bibliothèque. Une grande dame d’un certain âge, très élancée et élégante, se rapprochait d’eux, venant de la pénombre, et pris prit l’amulette rouge des mains du grand-père pour la remettre à son cou.

"Grand-mère! ", s’écria Alice.