Scène 31 - Villa Engelmann - Bogenhausen – Munich

Joachim sourit et fit un clin d’œil à Miranda. Soudain, elle se demanda que valait ce sourire. Narquois, confiant, complice, amant ?

Ils se levèrent tous et chacun choisit une pièce dans la villa pour réfléchir et préparer les jours importants de la semaine à venir.

Marie monta la dernière le grand escalier orné d’un épais tapis à rayures rouge et or et se dirigea dans le salon Ludwig II, à l’image de ce roi romantique qui se comparait à Parsifal, ce personnage légendaire du Moyen-âge où « Louis II aimait à se costumer …, avait plaisir à faire du théâtre, aimait la peinture et autres choses de ce genre... Il aimait faire des cadeaux, argent et objets. »*. Grand mécène de Wagner, la pièce ressemblait au décor de cette grotte de Vénus qui évoque Tannhaüser. Marie se rapprocha de Miranda qui méditait. La méditation lui donnait le pouvoir de réussir ses délicates missions. La prochaine est très importante, elle le savait.

- Miranda, désolé de vous déranger. J’aimerais que nous perfectionnassions mon discours. Il est important afin que l’impact soit direct et subtil. Il va sans dire que je me suis inspiré de mes anciens discours pour rappeler les idées générales et mes débats. Je suis épuisée Miranda. Voyez seulement dans ces notes, des rappels et une critique fondamentale des gouvernements qu’ils soient de droite ou de gauche.

- Oui, très bonne idée, lisons-le ensembles. Ainsi cela me permettra, de plus, d’améliorer mon rôle de composition pour mieux m’ancrer dans votre personnalité publique. Et ne vous inquiétez pas, ce discours même avec toutes vos convictions n’est qu’un coup d’intérêt, un bluff pour votre sécurité. Rappelez-vous que nous devons démanteler ce réseau terroriste et sans vous offenser vous êtes la proie et l’appât. Votre sécurité est en jeu. Au-delà de la mission, je vous soutiens sur plusieurs sujets...

- Merci beaucoup. Oui, je le sais Miranda et vous en suis fortement reconnaissante. Je ne croyais pas que mon combat allumerait autant de colères politiques, négatives et violentes. Mis à part et avec mon esprit d’escalier, que pensez-vous de Joachim ?

- Bonne question ! J’avoue que je suis intriguée et n’arrive pas à le cerner véritablement. Je me rassure en me disant que s’il connait Marcello, c’est bon signe...mais c’est très intriguant. Anyway, nous nous sommes trouvés ici grâce à Eric...et vous êtes en vie.

Marie acquiesça, lui prit la main et lui tendit une dizaine de pages écrites à la main.

- Ouffff, réagit Miranda, allez c’est parti !

Josh et Eric, quant à eux, se trouvaient dans le salon Wagner, où fourmillaient de nombreux objets ayant appartenus au célèbre musicien ainsi qu’à sa fameuse maitresse Mathilde Wesendonck. Des partitions de Lizt sous vitrine confirment l’influence du musicien sur Wagner ainsi qu’une collection originale de l’œuvre de Schopenhauer. Sur un secrétaire aux pieds fuselés, sculptés de cannelures rudentées, signé Jacob, une lettre – protégée d’un socle en cristal- de Tchaïkovski, qui a assisté en tant que correspondant russe au premier festival de Bayreuth, le 13 août 1876, a prétendu écrire : « Ce qui s'est passé à Bayreuth restera dans la mémoire de nos petits-enfants et de leur descendance ». C’est si vrai ; le festival existe toujours.

Eric, wagnérien, depuis son adolescence, d’ailleurs membre de Bayreuth depuis que Chéreau a mis en scène le Ring pour le centenaire du festival, contemplait avec des yeux d’enfant ce salon-musée et s’exclamait devant chaque détail de l’histoire compliquée et tumultueuse du grand musicien.

Josh, insensible à l’esprit wagnérien et à ce décor impersonnel et muséal travaillait sur l’organisation et la préparation de la conférence de presse qui scellera l’opération. Il leva la tête en direction de son ami :

- J’ai une question. Comment se fait-il que Joachim connaisse Marcello ? demanda-t-il spontanément à Eric qui se concentrait sur une statuette de Cosima, la deuxième épouse de Wagner, réalisée par un anonyme par la légendaire Manufacture de Meissen.

- Quoi ? Euh ! Ah oui ! Mais, je ne sais pas. Je sais que Joachim voyage beaucoup à Montevideo pour ses activités diplomatiques. Ils ont dû se rencontrer là-bas. Mais pourquoi Marcello est à Munich et pourquoi Joachim nous a dit qu’il le connaissait ? C’est étonnant.

- Essaie d’en savoir plus, cette nuit, sous cette couette si douce...

Eric resta coi.

- Oui, tu as raison. Je ferai de mon mieux, répondit-il avec un coquin sourire. Tu sais, j’ai mes petits secrets pour que les oreillers deviennent indiscrets ... Je commence par laisser parcourir mes doigts sur les draps...

- Ouais bon. Je veux juste savoir comment ils se connaissent. Évite-moi les détails qui te seront jouissifs. Je suis frustré ; Miranda reste de marbre et est indifférente. J’ai moins de chance... Ils sont loin nos moments à Formentera, lui dit-il, nostalgique.

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* Biographie, Roi Louis II de Bavière, Château de Neuschwanstein, Bayerische Schlösserverwaltung

Scène 32 – 03 décembre 2020 - Bavarian Academy of Sciences and Humanities - Munich

Depuis dix jours, les journaux locaux et internationaux, les réseaux sociaux et les télévisions européennes mentionnaient soit par de longs articles, soit par des news, la date de la conférence au sein de la réputée université munichoise, avec une précieuse invitée – Marie Toussaint – évadée étrangement de ses ravisseurs quelques jours plus tôt. Mais seul restait secret le contenu du discours de l’euro députée. Ce qui intriguait, évidemment, les députés et en menaçait d’autres.

En revanche, aucune revendication ou manifestation des dirigeants du groupuscule.

Ce qui laissait songeurs Josh et Joachim. Miranda et Eric étaient occupés minutieusement à l’organisation de la mission. Ils y pensaient mais se concentraient sans en discuter.

La conférence de presse est maintenant prévue ce 06 décembre, juste après celle de « Sculpté dans la pierre ? Culture de la mémoire dans l'espace public » en présence du Prof. Dr. Teresa Koloma Beck de l’Universität der Bundeswehr de Munich, du Dr. Mirjam Zadoff de la NS-Dokumentationszentrum et du Prof. Dr. Jürgen Zimmerer. Hautes personnalités pour discuter sur un sujet d’actualité fort en débats ; la lutte pour la culture du souvenir, les Black Lives Matter, la statue décapitée de Columbus à Boston, la chute d'un mémorial de trafiquants d'esclaves à Bristol, etc.

Où sont les limites de l'iconoclasme ? débattront ces émérites intervenants.

Le Président de l’Université Thomas O. Höllmann, en poste depuis 2017 reçoit officiellement nos agents spéciaux avec Marie Toussaint qu’il avait déjà rencontrée lors d’une conférence en France, à l’Université de Montpellier. Il profita de ce moment pour prendre élégamment Marie par le bras afin de s’entretenir avec elle. Le regard inquiet de Marie vers Miranda lui fit comprendre qu’elle est désorientée. Miranda s’élança à leur encontre pour expliquer au Président, surpris de sa présence impromptue, le plan établi afin de neutraliser le groupuscule Clim0+ - groupe qui se proclamait de plus en plus par leurs actes terroristes en Europe et dans les médias.

Ravi d’être maintenant accompagné de Miranda et de Marie Toussaint, le Président Höllmann resta attentif au rapport détaillé et précis des deux femmes, sourit et se sentit enthousiaste de sortir de ses fonctions officielles, quelques fois ennuyeuses. Il adorait se retrouver autour de ses élèves pour débattre et trouver des solutions à l’aventure du monde, à la sauvegarde de la planète. Ces fonctions ne le lui permettaient plus. Cette journée l’excita malgré la sévérité de la situation.

Une tribune installée sur l’esplanade Count Sigmund von Haimhausen, premier président de l’université, disposait au centre de celle-ci un pupitre entouré des drapeaux allemand, bavarois et européen. Les deux premières rangées sont réservées aux membres académiques de l’université et à des personnalités politiques européennes.

Derrière, plusieurs rangées sont destinées aux journalistes et aux photographes et, plus éloignées, à un public mélangé de munichois, d’allemand et de français.

Sur ordre d’Eric, Marie entra accompagnée d’un élève dans l’enceinte de l’Université et ils montèrent à l’étage pour s’installer dans une salle de classe et observer par la fenêtre la tribune où l’action aura lieu, si action il aura.

Miranda, maquillée discrètement, vêtue d’un manteau en laine bleu marin, aux boutons argentés, gantée et bottée de cuir noir portait un bonnet violet pour cacher sa perruque sous ses cheveux de jais. Une large écharpe de cashmere au motifs indiens henna lui couvrait le cou.

Les gens arrivèrent. Les professionnels, les journalistes, les photographes, les politiques et les locaux intéressés par le sujet de l’environnement que défendait Marie Toussaint commençaient à prendre place sur les chaises disposées en quinconce. Et puis, une foule s’entassèrent, debout, malgré le froid munichois. Le bleu du ciel ensoleillé donnait une lumière d’hiver, précise et facile à saisir toute anomalie ou personnes suspectes

Miranda, debout, fière d’être dans le personnage de Marie, commença à parler d’un ton clair, direct, déterminé et s’adressa au public étonnamment présent et aux nombreux médias.

- « Madame la Présidente, Madame van der Leyen, Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, chères bavaroises, chers bavarois, amis européens, amis internationaux, merci d’être venus si nombreux en ces temps difficiles et controversés. Nous sommes Priscillia Ludosky et moi-même, dont la bataille a commencé à travers une pétition, lancée en mai 2018, pour interpeller les gouvernements à propos de la taxe carbone. Il était question de souligner les inégalités sociales que cette taxe européenne, injustement composée et mal construite, contribuait à creuser davantage -favorisant les uns au détriment des autres- ; de dénoncer le manque de transparence des gouvernements quant à l’utilisation de leurs recettes ; d’alerter sur des discours politiques, à contresens des responsabilités que les pays devraient prendre au regard du dérèglement climatique.

Plus personne ne peut ignorer les effets des crimes contre l’environnement, sur l’humain. Les générations héritières de ces désastreuses conséquences se lèvent sur les cinq continents pour dire STOP. Et tant de questions restent en suspens. Pourquoi le crime contre l’environnement ne figure-t-il toujours pas en tant que tel dans les Codes pénaux français, européen et international ? Pourquoi les responsables de ces crimes sont-ils exemptés de contrôles et de sanctions ? Et surtout, pourquoi les laisse-t-on poursuivre leurs pratiques ?

Si – en théorie – nous sommes égaux devant la justice et la loi et devons répondre de nos infractions, délits ou crimes… comment juger ce qui n’est pas inscrit dans la loi ? À qui profite ce vide juridique et judiciaire ?

Fouler les terres pour exploiter les populations par les colonisations ; piller et épuiser les ressources ; contaminer au passage faune, flore, humain, sont évidemment des crimes. Sauf qu’ils ne sont donc pas reconnus comme tels, ou uniquement dans des cas spécifiques qui ne sont pas parvenus à enrayer la destruction planétaire. »*

Il n’existe que quatre types de crimes reconnus internationalement comme d’une gravité exceptionnelle : le crime contre l’humanité, le crime de guerre, le crime d’agression et le génocide. Pourtant nous savons que l’environnement peut être utilisé aux fins de nuire aux êtres humains, directement ou indirectement. *

Des applaudissements explosèrent sur l’esplanade et prouvait que Miranda avait réussi son rôle. Elle jubilait mais gardait l’œil furtif et vif.

Elle regarda à droite et aperçu Marcello, vêtu d’un gilet pare-balles et d’une puissante mitraillette. Puis, elle vit droit devant elle, sur le toit d’un édifice en face, deux hommes paramilitaires dont elle reconnut les extravagantes couleurs de clim+0.

Sans paniquer, souriant à son public qui continuait à applaudir et à crier « bravo », elle chuchota dans son micro l’emplacement d’hommes armés sur le toit à Josh, Joachim et à l’équipe qu’il avait recrutée au sein de ses collègues de chasse à cours. De très bons chasseurs accompagnés de leurs chiens renifleurs et entrainés avec l’odeur de parkas que Marcello leur avait fournis. Il y avait plus de chasseurs et de chiens que de dangereux hommes du groupuscule.

Miranda reprit la parole et jeta un œil déterminé à Eric à la fenêtre de classe :

- « Eux ? Ce sont les productivistes, les lobbies, les forces de l’argent qui, dès les colonisations, ont cherché à convaincre que l’exploitation de la Terre pouvait profiter à toutes et tous, là où les dés étaient dès le départ pipés. Eux ? Ce sont les pouvoirs publics qui, face à ces deux fléaux que sont les inégalités et injustices sociales et la destruction de la planète, cèdent toujours du terrain face au secteur privé et aux bénéfices économiques. Ils cèdent aussi à une idéologie : celle de la croissance infinie dans un monde pourtant fini, celle du productivisme et de la linéarité du progrès technique. Un mouvement social qui, dès le début, a compris qu’il ne s’agissait pas de parler essence ou diesel mais de déconstruire les schémas que les lobbies imposent aux gouvernants. Quand cesserez-vous de financer les banques qui contribuent à détruire le climat ? et quand cesserons-nous, nous États membres et Conseil, Commission, BEI et parlementaires, de recevoir les lobbyistes des énergies fossiles ? Quand interdirons-nous l'accès de Shell, BP, Exxon Mobil, Chevron ou Total à nos institutions, à nos responsables politiques ou à nos sommets du climat ? L'heure n'est plus aux demi-mesures, la démocratie, les droits humains et la préservation du climat sont en jeu. »*

A ce moment du discours, un peu long, mais nécessaire pour activer l’alerte, des centaines de chiens commencèrent à aboyer et à s’agiter dans tous les sens. Les maîtres les lâchèrent dans le public. La panique souleva la foule et les chiens sautèrent sur les membres du groupuscule inséminés parmi les journalistes, photographes et les gens. Incognitos, ils étaient les amis de Joachim. Les morsures furent si violentes que certains perdirent une jambe ou un bras, d’autres furent défigurés. Des tirs perdus furent entendus.

Miranda continua à parler plus fort dans le micro de la tribune afin de déstabiliser les terroristes en restant sur la tribune à la vue de tous malgré le brouhaha de la foule. Elle savait que cette stratégie fonctionnait même si cette stratégie était très risquée.

- « 75 % de l’environnement terrestre et 66 % de l’environnement marin sont menacés. Un million d’espèces sur huit est en voie d’extinction. En détruisant la biodiversité, nous nous autodétruisons. L’avenir de l’humanité est menacé par ces États qui saccagent les forêts présentes sur leur territoire ou par ces multinationales pour qui le pétrole peut ruisseler à flot tant que le profit ruisselle avec. Depuis trop longtemps, seul l’argent se joue des frontières. »*

Tout en continuant à crier, elle pointait du doigt les hommes sur le toit et vit Marcello, Josh et Joachim les maîtriser par derrière en les mobilisant avec des teaser** haute définition. On saura plus tard qu’un des hommes est mort suite à la décharge électrique. Et que certains resteront handicapés.

Le Président Höllmann finalement bondit sur la tribune et empoigna Miranda pour la protéger de toute menace d’agression. Ils entrèrent dans l’université et retrouvèrent Marie Toussaint et Eric.

Eric lui sauta au cou en la félicitant et lui disant combien il était fier d’elle, combien il l’aimait.

Marie, plus réservée, l’enlaça en la remerciant timidement mais sincèrement.

Pendant ce temps, le service d’ordre de la ville de Munich et du Land arrêtèrent tous les membres du groupe, blessés compris. La mission avait réussi sans incident pour les civils, l’équipe et la sécurité de Marie Toussaint. Elle ajouta en bafouillant à ses amis pour terminer son discours que devait conclure Miranda.

- Nous avons besoin d’un nouveau contrat social et environnemental, et nous n’avons pas le droit d’échouer. C’est désormais l’impératif écologique qui doit dépasser les logiques nationales si nous voulons défendre notre avenir commun. Au lieu de continuer à piller la nature comme si nous pouvions l’exploiter sans limite, nous devons enfin la considérer comme un commun planétaire qui a le droit de se régénérer. Il ne s’agit pas ici que d’un changement philosophique : nous devons donner un statut juridique à la nature pour protéger réellement le vivant. L’année qui vient sera cruciale pour l’avenir de la planète : l’ONU a appelé à préserver 30 % de la surface du monde. Si nous voulons que la COP 15 ne soit pas un échec comme la COP 25 le fut, l’Europe doit prendre les mesures qui s’imposent, ré-ensauvager l’Europe et reconnaître les écocides et les droits de la nature.

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*divers discours et contributions de Marie Toussaint aux débats en séance plénière entre 2017 et 2019

** appareils de défense électriques

Scène 33 - Villa Engelmann - Bogenhausen – Munich

Joachim avait prévenu Henrich et Greta de préparer un repas typiquement bavarois avec les meilleurs vins de la cave. L’évènement était à la hauteur.

Les voitures blindées arrivèrent une à une avec les invités de marque. Madame la Présidente, Madame van der Leyen, le Président Höllmann, le Maire de Munich Dieter Reiter, la députée Rebecca Harms, élue au Parlement européen et Marcello, fier agent allié, accompagné de Miranda à son bras droit, alors que Josh lui tenait le gauche. Eric accompagnait Marie Toussaint.

Henrich, à l’entrée, portait sur un magnifique plateau en argent ciselé, gravé du blason de la famille, des coupes de champagne Krug, le favori de Miranda et saluait les invités en leur proposant de passer dans le grand salon bleu, à la décoration du 18e siècle, digne d’un hôtel particulier parisien mais typiquement bavaroise. Une armée de domestiques s’empressait de débarrasser les éminents invités de leurs manteaux et chapeaux.

Pendant ce temps, Joachim passa à la salle à manger pour vérifier la mise en table ; les fleurs de saisons s’épanouissaient dans de grands vases Baccarat Spirales du designer français Thomas Bastides ; des Poinsettia blancs, quelques perce-neiges, des roses de noël qu’il aime tant et des clématites. L’argenterie royale du 17e siècle, les verres or Stella et Trianon de la cristallerie Saint-Louis déposés sur une nappe blanche brodée du blason de famille et aux initiales de Joachim étaient parfaitement disposés comme l’étiquette oblige. Il entra, ensuite, dans la cuisine pour féliciter Greta du repas qui suivait et sortit pour se rendre dans le grand salon bleu.

- Sehr geehrte Frau Präsidentin, Sehr geehrter Herr Präsident, Meine Damen und Herren, Meine lieben Freunde*, je vous souhaite la bienvenue. C’est un honneur de vous recevoir chez moi en tant que citoyen européen. Je vous invite à lever nos verres au grand et beau succès de cette opération qui grâce à mes amis – Miranda, Josh, Eric et Marcello – n’aurait pu être réalisée... sans oublier nos merveilleux et fidèles chiens de chasse, ajoute-t-il. Au triomphe ! A la paix ! A l’écologie !

- Prost** clamèrent-ils tous ensemble, laissant des notes de cristal sonner un air mélodieux, presque wagnérien tout en félicitant l’équipe victorieuse avec enthousiaste.

- Maintenant, je vous invite à passer à table pour célébrer l’amitié et l’Europe !

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* Madame la Présidente, cher Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, mes chers amis

** Santé