Et, les jours passant d’une escale à l’autre, de Bankok à Singapour, puis de la Malaisie à l’Égypte, Roby était demeuré introuvable. C’était désespérant. Pour Musette, le reste du voyage l’avait rongée d’inquiétudes.

Lundi, 9 avril 2012

Musette avait passé la fin de semaine de Pâques en famille à la maison de Brossard avec ses frères. La maison était grande et pouvait loger à l’aise toute la famille et éventuellement plus tard les petits enfants qui s’ajouteraient. Encore faudrait-il que les enfants puissent un jour se présenter à la maison avec une petite amie ou un petit ami. Les parents de Musette étaient des professionnels, banlieusards, financièrement à l’aise grâce à leurs deux salaires. Lucien, son père, était ingénieur pour une firme de génie civil; Sherly, sa mère, était cadre dans une institution financière. La famille comptait trois enfants : Musette, l’ainée avait 36 ans ; son frère Clément, 34 ans qui avait terminé ses études en administration aux HEC l’année dernière et le plus jeune, Hugues, 31 ans qui aurait dû terminer un baccalauréat en informatique de gestion au cours de l’été ou l’année suivante s’il avait décidé de faire relâche au cours de l’été. Une famille où la vie a été généreuse à tout point de vue, faisant mentir l’adage qui prétend que l’argent ne fait pas le bonheur.

On n’est pas particulièrement religieux chez les Langlois, mais Pâques marque une pause dans le trop lent réveil de la nature au Québec entre les rigueurs de l’hiver et le début de l’été. La présence de chacun, les échanges nourris autour de la table garnie, les desserts où domine le sirop d’érable de la cuvée de l’année, tout cela contribue à faire oublier les soucis du travail ou, pour Hugues, les angoisses des examens de fin de session.

Musette a mis ses talents au service de sa mère pour la préparation de la table pendant que les trois mâles s’affrontaient au sous-sol à un match amical de billard.

— « Comment va ton nouveau travail au ministère? », s’enquit sa mère en touillant sa généreuse salade Waldorf, un classique de la table de Pâques chez les Langlois.

L’excellent CV présenté par Musette au Ministère de la Culture et des Communications à son retour d’Asie lui avait valu d’être engagée comme recherchiste à la Direction générale du patrimoine et des institutions muséales, à Québec.

— Nous recevons beaucoup de demandes. Il faut les évaluer, les coder et les défendre si elles en valent la peine. Cela demande parfois des recherches plus approfondies. C’est là que le travail devient intéressant.

— Ça te plait au moins ?

— Énormément. Je suis très heureuse là-dedans. C’est le côté recherche qui me passionne.

Les préparatifs arrivaient à leur fin. Sherly risqua une question personnelle à sa fille.

— Tu ne nous as toujours pas amené un beau grand jeune homme à la maison. Il y a quelqu’un dans ta vie à Québec ?

Musette ne changea rien à sa moue habituelle en jetant à sa mère un regard inquisiteur.

— Tu me connais, maman, je ne suis pas d’un naturel très flirt. La plupart des gars ne me regardent pas comme la plupart des filles. La première chose qu’ils remarquent c’est que j’ai le regard plus haut que le leur, parfois la poitrine à la hauteur de leur nez. Alors non, je n’ai pas de « petit copain », pas de « quelqu’un dans ma vie » pour le moment.

Musette faisait dans les 1 m 75, sans souliers. Elle avait toujours été la plus grande de sa classe et cela ne lui avait pas toujours plu : toujours derrière sur la photo. Au primaire on croyait qu’elle était une grande qui doublait. Au secondaire elle était la coqueluche des plus vieux déjà en plein tsunami de testostérone, alors qu’elle-même se voyait comme une grande échalote anorexique. Elle fit porter toute son attention sur ses études pour échapper à ses angoisses et cela lui réussit très bien.

Sherley accusa le coup. Enfin de quoi je me mêle ?

— Aide-moi à mettre tout ça sur la table, enchaina-t-elle, et appelle les gars au sous-sol. La salade va être servie et le reste ne doit pas refroidir.

Le repas fut animé, chacun étant heureux de partager encore une fois un repas avec la fratrie et les parents. On parla de la joute de billard, de météo, des rumeurs d’élections sur la scène provinciale, mais sans trop insister. On évitait par convention familiale les sujets portant sur la religion, la politique, les bobards des journaux jaunes, les blagues de blondes – sexistes-, et les propos gras qu’on entend dans les brasseries. Maman et papa veillaient au grain : on ne paie pas des études ruineuses à ses enfants pour qu’ils ne retiennent de leur adolescence que des propos de ruelle.

Papa avait puisé dans sa cave des vins de qualité qu’il aimait partager avec sa femme et sa progéniture, du moins avec ceux qui appréciaient. Musette était la seule qui ne touchait pas à l’alcool. Par principe ou par goût personnel, ça on ne le savait pas. Tout comme personne ne savait pourquoi elle avait sur son visage cette éternelle moue boudeuse qui lui donnait l’air d’une femme frustrée. À ceux ou celles qui le lui faisaient remarquer, elle répondait toujours : « Je suis faite comme ça. C’est mon sourire naturel ! »

Une fois le repas terminé, tous mirent la main aux torchons pour aider au nettoyage de la table et de la vaisselle, dans une joyeuse bonne humeur certainement alimentée par la qualité des vins et du digestif. Puis la soirée se poursuivit au salon, chacun partageant ses activités professionnelles, ses projets de voyage ou de rénovation à la maison, sauf Hugues qui, malgré ses 31 ans, logeait encore à Brossard, dans la maison familiale où il s’était aménagé un petit bureau pour son télétravail.

En début de soirée, une fois que ses frères se furent retirés dans leurs terres, Musette, qui devait encore séjourner à Brossard quelques jours avant de repartir pour Québec, choisit de demander congé et d’aller au cinéma pour profiter encore d’un peu de solitude. Elle avait une belle occasion de voir Hunger Games en salle avant que son travail lui interdise toute sortie. Comme on était un soir de congé les salles risquaient d’être prises d’assaut. Elle partit donc tôt.

Elle avait choisi de se rendre au Cinéplex Odéon du Quartier Dix30 où l’espace de stationnement était vaste et gratuit. Hunger Games y était présenté dans quatre salles et dans les deux langues. Au vu de la quantité de voitures qui occupaient déjà le stationnement, elle comprit qu’elle avait eu raison de s’inquiéter. Lorsqu’elle pénétra dans le cinéma, la file d’attente aux guichets s’étendait jusqu’à la porte et chaque borne d’inscription autonome était occupée. En soupirant, elle s’avança et se serra au bout de la file.

Il y avait cinq jeunes préposés aux guichets et les billets sortaient à un bon rythme. Elle jetait distraitement un regard circulaire aux affiches des films à venir quand une main lui tapota l’épaule par l’arrière.

— Oh ! mais n’est-ce pas là l’inabordable demoiselle Langlois ?

Elle se retourna nerveusement en cherchant du regard qui était au bout de cette main qui venait de violer son espace privé. Elle reconnut tout de suite la physionomie jovialiste de son ancien confrère de collège, Daniel. Daniel quoi encore ?

— Daniel ! Ça fait un bail ! Qu’est-ce que tu fais là ?

— Je suis dans la file pour la piscine !

Elle reconnut le style sempiternellement badin de ce gars qui avait toujours le nez fourré partout, amical avec tous, au courant de tout avant tout le monde, celui qui animait le journal du collège comme un ayatollah, qui révisait tous les articles pour y chercher le vice d’un propos trop subjectif. Daniel portait une barbe drue de trois jours, les cheveux anthracite, le front haut, dégarni, la houppe longue retournée en arrière et la coupe de cheveux négligée. On aurait dit Tintin aux cheveux longs, barbu et abandonné de son coiffeur !

— Évidemment, poursuivit-il, comme toi, je viens ici incognito me pourlécher l’âme d’un bon film d’ados !

Musette eut peine à esquisser un sourire entendu.

— C’est Daniel qui encore?, ajouta-t-elle, se sentant impolie et gênée.

— Perron. Tu me flirtes, là ? On regarde le film ensemble ?

— Ok pour ensemble, mais je ne te flirte pas. Sors-toi ça de la tête.

— Bon, je garde mes distances. Il y a un copain qui nous espionne, alors ? Tu as un garde du corps dans la foule ?

— Non, pas de copain, pas de garde du corps. Enfin, tu fais quoi, là ? Une nouvelle enquête pour une feuille de chou ?

— Pas du tout. Bon. Je vais tenter d’être poli et civilisé. Tu en es où, toi, après toutes ces années ?

— Je suis fonctionnaire à Québec.

— Sans blague !

Ils arrivaient au guichet. Daniel esquissa un geste vers le préposé pour lui indiquer que les deux billets étaient pour lui, mais Musette intercepta la manœuvre en fusillant Daniel d’un regard sans équivoque, qui, dans son visage, avait toutes les allures d’un ultimatum. Daniel n’insista pas et ils prirent chacun leur billet.

— Voilà, madame, monsieur, dit le préposé. Salle 10, à votre droite. N’oubliez pas de prendre les lunettes en passant à la vérification. C’est un film en 3D.

Ils passèrent à la vérification des billets, on leur répéta les mêmes informations que Daniel reçut en badinant encore :

— Ah ! bon ! Salle 10. Intéressant. Merci ! C’est quoi ces lunettes ? L’image est floue ?

Musette lui jeta encore un coup d’œil de travers. Cause désespérée.

Une fois rendus dans la salle, où les bonnes places au centre commençaient à se faire rare, Daniel fit remarquer qu’il leur restait encore plus de 20 minutes avant le début de la représentation.

— Alors, enchaina-t-il après avoir pris son siège, tu es fonctionnaire à Québec. C’est un secret de me dire à quels dossiers secrets tu as accès ?

— Oh ! non, je ne gère aucun dossier secret. J’essaie au contraire de trouver des secrets dont on ignore même l’existence, des secrets historiques. Je suis au Patrimoine national. Et les secrets que je découvre, si je suis chanceuse, je dois justement les documenter et les rendre publics. Et toi, où est-ce que tu farfouilles depuis les bancs du collège ?

— Journaliste, évidemment ! Que veux-tu que je fasse d’autre dans la vie ? Je suis tombé dans la potion…

— … quand tu étais petit. Un cliché ! Pas fort pour un journaliste. À quel journal ?

— Tous ceux qui veulent bien de mes articles. Je suis freelance et je dois dire que je m’en porte bien. Je ne me vois pas obligé de chroniquer tous les jours sur un sujet imposé à 24 ou 48 heures d’avis, ou faire les chiens écrasés, ou assurer la nouvelle dans les couloirs de la mairie ou de l’Assemblée nationale. Je préfère être un électron libre.

— Il n’y a pas de mal à ça. Tu gagnes bien ta vie alors.

— Je ne demeure pas à Brossard, si c’est ce que tu veux dire. Quartier trop cher pour mes moyens ; j’ai un appartement dans un joli bloc neuf du côté de St-Rémi, en campagne. C’est plus abordable.

Les annonces et publicités de l’Intro commençaient, les lumières de la salle baissaient d’un cran alors que le volume sonore doublait. Il fallait parler plus fort pour s’entendre.

— « Et en ce moment, tu travailles sur quoi ? », poursuivit Musette en s’approchant de Daniel pour éviter de crier.

Daniel ferma les yeux et fit mine de humer le parfum de Musette.

— Fumier de macho !, lui lança-t-elle.

— On ne peut vraiment pas te complimenter, même avec sincérité, toi, tu es toujours un mur d’indifférence…

— Avec sincérité, j’accepterais. Mais j’ai l’impression que tu me sers le même jeu que tu dois servir aux péripatéticiennes de la rue Sanguinet.

— Oh là tu es dure, Musette. Je regrette, je ne voulais vraiment pas te vexer. Tu connais mon tempérament blagueur, je…

— Justement, si tu essayais pendant un moment de ne pas jouer l’adolescent, ça serait chouette et je passerais un bon moment.

Daniel ne releva pas. Son sourire enfantin s’éteignit dans son visage. Il encaissa.

— Actuellement, pour être franc, je n’ai pas de sujet fort à traiter. Alors je prépare des articles sur des tas de sujets éculés, mais qui reviennent toujours dans l’actualité parce qu’il n’y a jamais rien de vraiment résolu : le manque de ressources dans les écoles, les routes défoncées, le gaspillage gouvernemental en publicité alors qu’il manque de tout dans le secteur de la santé, les demandes irréalistes des syndicats, les abris fiscaux, les fraudes informatiques et les vols d'identités, etc. Tu as quelque chose à me proposer ?

— Pas dans mon domaine, en tout cas. De ce côté-là il n’y a rien pour faire les manchettes, à moins qu’on trouve le crâne de Champlain ou une fosse commune où on aurait enterré les colons morts lors du massacre de Lachine de 1689.

Le film commençait : les lumières s’éteignirent et la promotion assourdissante des cinémas Cinéplex, amplifié par les sub-woofer de la salle AVX mit fin à toutes les conversations.

— Bon film !, dit Daniel à l’oreille de Musette, et encore une fois mes excuses pour ma muflerie.

Musette, le regarda, hocha de la tête en esquissant un pénible sourire qui devait signifier « Ok, on enterre la hache de guerre ! ». Et elle se glissa dans le fond de son fauteuil.

Pour une historienne médiévaliste, le propos des Hunger Games avait un quelque chose de surréaliste. Les Mayas sacrifiaient aussi les perdants au jeu de pelote, les Romains envoyaient des gladiateurs esclaves avec des bêtes féroces dans l’arène. Mais une société du futur qui en arrive à de telles atrocités, est-ce imaginable ? D’ailleurs les constantes références à l’Antiquité dans le film ont distrait Musette du début à la fin, comme regarder un tour de magie dont on voit dépasser toutes les ficelles : Panem, comme dans Panem et circenses (du pain et des jeux), le Capitole, l’utilisation du titre de consul, les noms des personnages : Castor et Pollux, Plutarque, etc.

Au moment où, dans le film, Katniss Everdeen se lance à la recherche de Peeta, son confrère du même district, Musette eut une idée subite qui la ramena quatre années en arrière, alors qu’elle s’était mise à la recherche de Roby, cet énigmatique retraité de 72 ans qui s’était littéralement volatilisé quelque part entre le 9e et le 11e jours d’une croisière de rêve. Elle se promit d’en parler à Daniel à la sortie du film. Ça risquerait de l’occuper pour un petit moment et le distraire de ses dossiers éculés.

Le film finit tard. La représentation, avec l’Intro du début, les publicités, faisaient une séance de près de 3 heures. Une fois extirpés de la foule compacte qui se ruait vers la sortie, Daniel et Musette se retrouvèrent près de l’aire de stationnement. La voiture de Musette était loin, tout au fond ; Daniel avait garé la sienne près du restaurant où il avait soupé. Musette décida donc de l’accompagner jusqu’à sa voiture, question de prendre un peu l’air frais de ce soir d’avril avant de rentrer.

— J’ai pensé à quelque chose pendant le film, commença-t-elle. Tu n’as pas de sujet d’article pour le moment ?

— Pas vraiment, non, répondit Daniel subitement mis à l’arrêt par l’odeur d’une hypothétique piste à explorer. Le flair professionnel.

— C’est peut-être rien du tout, je t’en avertis, mais j’ai quelque chose qui ne me sort pas de la tête depuis quatre ans.

— Raconte toujours.

Musette narra les incidents en essayant de les reconstituer dans leur ordre logique : une croisière de 40 jours en 2008, de Hong Kong à Athènes, la rencontre de Roby, un septuagénaire cultivé et passionnant, leurs échanges pendant une dizaine de jours, le souper tard le soir le premier jour de l’escale à Bangkok, le retour à la chambre de Roby où il ne s’était rien passé de compromettant, puis 48 heures où, sans raison, Roby reste introuvable. Seuls signes de son existence : les deux textos qu’il lui avait adressés alors qu’il était en visite à terre dont l’un signalant son inquiétude d’être suivi. Le signalement, les recherches, les premières conclusions de l’enquête interne dont elle n’est pas informée, parce qu’elle ne fait pas partie de la famille. Le reste de la croisière pendant lequel elle est restée sans nouvelle.

— Voilà c’est tout. Tu peux faire quelque chose avec ça ?

Daniel resta muet pendant quelques minutes.

— Je ne sais pas, finit-il par dire. Il y a beaucoup d’intervenants dans une situation semblable : la sécurité sur le bateau, les officiers, qui y sont responsables au premier chef, il y a aussi, j’imagine, des gens au consulat du pays sur place qui ont dû être appelés à intervenir. Il y a aussi le pays où le bateau est immatriculé. Beau cas en effet, mais pas unique.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Oh ! je ne suis pas spécialiste des chroniques Voyages, mais j’ai vu passer quelques colonnes sur ce sujet. Si ma mémoire est bonne, on aurait rapporté plus d’une centaine de cas de passagers disparus pendant une croisière de 2000 à 2009. Ton Roby fait peut-être partie de ceux-là. Je pourrais te sortir les chiffres exacts, mais je peux déjà te dire que les grosses compagnies sont les plus souvent mentionnées : Carnival, Royal Caribbean, Norwegian Cruise Line, Princess Cruise. Au fait, ça s’est passé sur quel bateau ?

— Le MS Saïgon. C’était un petit bateau qui n’a rien de comparable aux bateaux des compagnies que tu viens de nommer. Il appartenait à une compagnie chinoise, je crois. Il y avait à peu près 850 passagers au départ.

— En effet, ça n’est pas un bateau récent.

Ils avaient atteint la voiture de Daniel et celui-ci avait actionné le déverrouillage à distance.

— Tu veux qu’on prenne un verre quelque part, histoire de creuser un peu ton histoire ?

— J’aimerais bien, mais là il est assez tard et je crois qu’il serait plus prudent que je rentre avant de tomber de sommeil. Si mon histoire t’intéresse, on pourra s’en reparler demain, dans la journée. Tu veux mon numéro ?

— Bien sûr. Daniel sortit un petit carnet de sa poche, tourna quelques pages et nota le nom de Musette Langlois.

— Je suis chez mes parents, à Brossard pour quelques jours, alors je te donne leur numéro et je te donne aussi le numéro de mon cellulaire. Avec ça, tu ne peux pas me manquer.

Elle lui donna les numéros, en le priant de ne pas appeler chez ses parents avant 10 h du matin, par politesse. Avec Daniel, on pouvait s’attendre à tout.

— Bien, dit-elle pour terminer, je rentre à la maison. Sois prudent et essaie de murir un peu avant de me rappeler !

Elle lui fit la bise sur la joue en lui serrant la main. Il a fallu qu’elle se baisse. Daniel n’était pas très grand. Encore une fois ! Puis elle fit demi-tour et se dirigea vers le stationnement.

— Ce fut un réel plaisir, lança Daniel, pas très fort, comme pour lui-même. Musette n’a certainement pas entendu ; elle passait son chemin.

Il entra dans sa voiture, repris son calepin et nota : « Saïgon, croisière avril 2008 Hong-Kong – Athènes, 40 jours, escale Bangkok, Louis-Robert Tessier alias Roby. Porté disparu. Deux textos, puis aucun message. Était inscrit à bord lors du départ de Bangkok. Peut-être passé par-dessus bord. ».